Hits, Hits, Hits, Hourra !!! – L’histoire

Hits, Hits, Hits, Hourra !!!
18 Octobre 2019
Hits, Hits, Hits, Hourra !!!

UN PEU QUAND MÊME DE CONTESTALISATION

En août 2017, après cinq ans de silence, les Marcel annonçaient qu’ils ressortaient guitares, perruques, froufrous, tambours et trompettes pour 2 concerts exceptionnels à Lille au mois de décembre. Contrairement à des reformations ne comportant parfois qu’un cousin éloigné de la femme du chanteur, aucun membre du groupe ne manque à l’appel.

À l’ouverture de la billetterie, les compteurs explosent. Les 4600 places sont vendues en 4 heures et 6000 demandes ne seront pas satisfaites. La communauté Marcel se divise alors en deux : il y a ceux qui sautent de joie et ceux qui abreuvent les réseaux sociaux de messages de détresse. Une troisième date est alors ajoutée mais toutes les demandes de places ne seront pas satisfaites. Ces trois concerts sont incroyables, l’énergie est intacte, les Marcel sont de retour.

Ils ressortent ensuite leurs petits agendas pour tenter de satisfaire tous ces désirs à assouvir. Une mini-tournée Pour le Plaisir est alors calée en 2018 suivie en 2019 par sa petite sœur Sans Complexe. L’accueil est fantastique et l’hystérie collective. Leur célèbre triptyque fédérateur : « Danse, Déconne, Dénonce » flotte à nouveau sur la scène Rock.

LE POURQUOI QU’ILS ONT EU COMME IDÉE DE LE FAIRE

En revisitant leur répertoire et en replongeant dans leurs archives à l’occasion de ces différents concerts, ils redécouvrent une quantité phénoménale de titres et de versions oubliées.

Des gens du milieu pas si cons sur les bords les invitent à sortir tout cela. Il leur faudra de longs mois pour retrouver les sessions originales, les masters et les disques durs égarés.

Les bandes des 4 premiers enregistrements seront recuites et numerisées par Bruno Dupont (Studio du Bras d’Or). Bertrand Charlet (Le Hangar à Sons) et le fidèle François Gabert vont ensuite tout ranger, tout écouter et tout remixer. Une jolie campagne de financement participatif est montée. Elle leur offrira les moyens d’ensemencer ce rêve possible.

C’EST QUOI COMME NOM QU’ON DONNE À CETTE DIFFICILE SÉLECTION AVEC TOUT ÇA EN PLUS ?

Comment appeler une compile qui contient 47 titres plus splendeur les uns dans les autres avec 21 titres inédits ?
Comment nommer une compile où les 26 autres titres du tout meilleur du carrément pas pire sont pour la plupart remixés et réarrangés ?
Comment définir une compile où certaines pépites sont carrément rechantées (Femme mûre, Ma sœur, Dédé) ?
C’est dingue, dingue, dingue ! Comment présenter une compile qui comporte des versions alternatives, d’autres orchestrations, des paroles différentes et même une nouveauté ?

Comme une victoire, ce grand défi, ce projet fou s’appellera « Hits, Hits, Hits, Hourra !!! ».
Cependant, abonné aux appellations et aux styles d’origines incontrôlables, convaincu que les étiquettes et les signes ostentatoires ça sent le suppositoire, Marcel vous laisse la liberté de penser et d’appeler cette production comme vous voudrez.
À vous de piocher, de puiser, de prendre ce que vous voulez ! Comprend qui veut, comprend qui peut, répondrait monsieur Boby Lapointe.

Sélectionner parmi 150 titres ceux qui méritaient de figurer n’a pas été un exercice évident. Par exemple, lorsqu’on leur demande pourquoi des chansons comme Si ça rapporte, La Fée Dépovga, Bad Trip Poker n’y figurent pas, la réponse est directe :
« Tout simplement, comme pour Parcours Sup, les places sont limitées. Sélection, ségrégation, frustration… »
« Pour présenter cette rétrospective, le choix des mots, a été contrariant. Beaucoup ont chopé une drôle de connotación, comme dit mon copain Ramón… »
« Par exemple : dire Marcel se remixe donnait l’impression que le groupe versait désormais dans l’électro, cette tendance actuelle de bientôt 40 ans. Y’aurait eu tromperie sur la gourmandise. La maison Marcel veille à donner entière satisfaction à la clientèle… »

QUI C’EST QUI SONT LES MODÈLES QUI ONT SOUFFLÉ L’INSPIRATION À LES MARCEL ?

Curieux de tout, spécialiste en rien, Marcel s’est nourrit dans la grande sono mondiale. Tous les sons, toutes les énergies peuvent servir ce grand orchestre pour parodier et rire de cet univers bien pitoyable.

Marcel a retenu les leçons de ses professeurs d’irrévérence. Charlie Hebdo, Jean Yanne, les Marx Brothers, les Nuls, Jango Edwards ou encore Les Monty Python restent leurs modèles.
Niveau musique, le groupe fusionne tout ce qui passe à sa portée, du Rythm’n’blues au ragga-glitter, du disco-punk au rockaboogie, il se situe précisément entre Bourvil et Metallica.

Biberonnés à Nino Ferrer, Dutronc, Higelin, Souchon, Font et Val, Ricet Barrier, Pierre Perret… Et Contaminés par Screamin’ Jay Hawkins, les Clash, Little Richard, Les Charlots, Au bonheur des Dames, James Brown, La Fania All Stars… Les Marcel promènent leurs oreilles sur tous les continents.

Originaire du Nord-Pas de Calais, le groupe s’est tout d’abord révolté contre l’image de conservatoire de la misère qui a longtemps été collée à cette région.
Terre de travail, de luttes sociales, au climat rude et humide, le terrain de jeu des Marcel a forgé sept caractères bien trempés, conscientisés. Avec tendresse, ces sept pécheurs capitaux ont observé et raconté les difficultés de Monsieur et Madame nous tous pour garder la tête hors du merdier. Le sujet préféré des Marcel est la connerie, l’Amour arrive juste après.

« Si nous n’avons pas réussi la répartition des richesses, la répartition de la connerie est une merveille d’égalité »
Personne et aucun territoire n’a été épargné. Les stigmatisés, les identitaires, les communautaires, les branchés, les connectés, les cyniques, les bien-pensants… Tous sont convoqués et rhabillés à la sauce cocktail Marcel.

Souvent associé au Carnaval, Marcel en a certes les codes mais pas le répertoire. Le groupe ne verse ni dans la chanson à boire, ni dans la chanson paillarde. Le carnaval est l’occasion que Marcel se donne pour rire à la gueule des institutions, des préjugés, de la religion. Ils moquent ces dirigeants qui prétendent que tout le mal qu’ils nous font est pour notre bien. Volontiers grossier mais pas vulgaire, Marcel préfère faire « marrer l’prolo que de faire penser dans les familles ».

Comme tout bon bouffon, le rire est son arme, Marcel est un exutoire. Si certains considèrent la joie de vivre comme un signe de superficialité, elle est pour Marcel un combat de chaque jour qui demande une force vitale redoutable.

Attention, si vous résumez le style Marcel par le terme « festif » vous aurez un gage.