Pendant plus de 25 ans, à contre vents en se marrant, sans se soucier des modes, des codes et des façons, Marcel a trimballé son mauvais esprit, ses riffs et ses refrains convulsifs sur toutes les scènes, de la plus modeste à la plus prestigieuse.
Marcel a fabriqué son look en prenant le parfait contre-pied de la rock’n’roll attitude, en accumulant les fautes de goût avec une joie jamais dissimulée.
Les entrepôts du Secours populaire les ont bien aidés à se tailler un non-look volontiers moche et débridé.
Dans cette époque où même les rockeurs ont moins d’audace vestimentaire que les agents d’assurance. Marcel a su se moquer de tous les codes.
Le principe Marcel c’était : Méfiez-vous des apparences l’alibi ne fait pas l’âne.
A la recherche d’une bonne dose de plaisir chaque soir renouvelé, Marcel n’a jamais regardé dans le rétroviseur. Et pourtant le parcours de Marcel et Son Orchestre aurait de quoi faire pâlir d’envie quantité d’artistes : une dizaine de tournées françaises avec des salles bien souvent complètes, 2 participations aux Eurockéennes de Belfort, 2 également aux Vieilles Charrues, 4 aux Francofolies de La Rochelle, plus celle de Spa, de Montréal, plusieurs Solidays…
La liste pourrait faire plusieurs pages… Marcel c’est également 500 000 albums écoulés et une nomination aux victoires de la musique en 2002.
Fidèle à son tryptique fédérateur : danse, déconne et dénonce, Marcel a toujours lié la fête à la lutte. Lutte contre la morosité et la connerie ambiante mais avant tout lutte contre toute forme d’injustice et soutien permanent de très nombreuses causes : Greenpeace, Attac mais aussi les sans papiers, Métaleurop ou encore le Secours Populaire du Nord…
Marcel raconte les difficultés de monsieur et madame nous tous pour garder la tête hors de l’eau.
Longtemps classé comme chef de file de la scène ska festif française, Marcel s’est pourtant essayé à quantité de styles musicaux quand ils permettaient de mieux servir le propos. Groupe de punk-rock basique au départ, Marcel fusionne tout ce qui passe à sa portée : de Bob Marley à Dutronc, de Screaming Jay Hawkins à Devo, de James Brow aux Damned…En résumé de Bourvil à Métallica.
Début 2012, après 25 ans de vie commune, Marcel annonce sa séparation.
Afin de fêter cela dignement le groupe part en tournée pour remercier le public et embrasser une dernière fois toutes les copines et les copains.
La tournée s’achèvera les 14 et 15 décembre 2012 à Lille pour deux concerts marathon où le groupe jouera 50 titres par soir dans un Aéronef plein de rires et de quelques larmes.
Il n’est pas toujours facile de cacher son sentiment derrière ses bigoudis.
Depuis, ils avaient rangé l’amusette au frigo et congelé ce mauvais esprit.
Et puis, le temps ne faisant rien à l’affaire, comme une démangeaison, à l’occasion de repas de famille un peu trop arrosés peut-être, d’une négligence, d’un acte involontaire, la porte du frigo est restée entrouverte.
Le groupe demeuré en hibernation pendant 5 ans hésite, s’interroge et replonge. Juste une petite tranche de plaisir brut, rien qu’une.
Se sentant un tantinet coupable de replonger, ils vous diront que s’ils prévoient de ressortir la petite robe à maman en ce début décembre c’est la faute au dérèglement climatique. Ils vont prétendre encore qu’ils ne savaient plus comment répondre à toutes les attentes de fans inconsolables. Tout ça c’est des carabistouilles.
La responsable c’est leur gourmandise.
Ils ont une envie, une énorme envie, une envie folle de prendre une grosse portion de plaisir, de se rouler à terre, de redoubler d’irrévérence, de brailler du rock’n’roll, de faire crier les guitares, de cogner sur les tambours, de violenter le piano et de souffler dans les trompettes et les saxophones.
Car dans cette époque formidable, comment résister plus longtemps au plaisir de rire de l’hypocrisie bienveillante ? Alors de toute urgence, retrouvons l’insolence.
V’là tout.
Rendez-vous les Vendredi 1er décembre et Samedi 2 décembre 2017 au Grand Sud à Lille.